Parc National de Tanjung Puting ….. La magie a opéré

10/04/2013 06:46

 

Et pourtant c’était plutôt mal parti !

Revenons au point de départ aéroport de Balikpapan après avoir passé 4 jours dans la Guest House TOTAL…. Quel luxe. Donc pour se rendre à ce fameux parc national ce ne sera pas moins de 2 avions et quelques 5 heures de voyage (et pourtant sur la carte ce n’est vraiment pas loin).

Après l’enregistrement je prends le temps de lire notre guide touristique et apprend que la compagnie sur laquelle nous volons est classée liste noire. Pas très rassurant, mais bon l’aventure c’est l’aventure ! Nous prenons donc l’avion direction Benjarsmin puis correspondance pour Pangkalan bun, porte d’entrée du Parc National de Tanjung Puting. Le voyage se fait sous la pluie et à l’arrivée nous avons … de la pluie ! Nous choisissons un hôtel milieu de gamme dans notre super guide. Sauf que celui-ci date de 2009 et que l’hôtel moyen de gamme s’est transformé en hôtel bas de gamme. La chambre pue le tabac froid, aucune fenêtre et on se douche quasiment debout sur les toilettes tellement la salle d’eau est petite, bien sûr à l’eau froide. On prend sur nous, on positive car notre mission est de trouver un tour pour visiter ce fameux parc. Eh oui, j’ai envoyé de nombreux mails pour réserver mais bon nombre est resté sans réponse ! Du coup on se retrouve bredouille. On pose donc nos sacs et vu l’odeur on décide d’aller arpenter la ville et manger un bout … Ouahhhhh…. Eh bien à Pangkalan Bun il n’y a rien. Aucun touriste et ça c’est très sympa car les locaux passent leur temps à nous saluer et à nous prendre pour des stars de cinéma ! Mais pas d’agences non plus pour proposer des tours et pas de petits restos qui nous font envie. On trouve un warung (restaurant de rue) et usés on se laisse tenter par un hamburger et une pizza. Eh bien, quelle idée ! Dans le hamburger le steak est remplacé par une tranche de salami et la pizza est pas plus grande que ma paume de main et il s’agit d’une pate avec du salami uniquement ! Ça nous apprendra à ne pas manger local ! Après ça et avec la pluie qui ne cesse pas on décide de rentrer à l’hôtel et de se caler devant un bon film (grâce à l’ordinateur).En fin de journée et de fil en aiguille on parvient à trouver un tour pour 3 jours et 2 nuits en pleine jungle, départ prévu dès le lendemain 9h. Le soir on mangera local donc dans la rue car ici il n’y rien d’autre !

Alors vous devez vous demander pourquoi ce Parc ? Tout simplement parce que le Parc de Tanjung Puting est l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les orangs-outans dans leur milieu naturel. Et ça on ne pouvait pas passer à côté en étant en Indonésie et plus particulièrement à Bornéo.

Donc, on se lève à 8h après une nuit ultra mouvementée (rires, cris, TV…) prêt à prendre notre petit déjeuner (en Asie toutes les nuits d’hôtels inclues le PDJ). Et en ouvrant la porte, Oh surprise, on découvre 2 tasses de thé-café (on ne sait pas trop) et 2 brioches minuscules… Avec ça on ne risque pas de tenir la matinée ! Donc on attend à 9h pétante. Et là personne…. 9h15…. 9h20….9h25…. A 9h30 on décide d’appeler l’agence et la personne nous dit arriver d’ici 15 min. Nous voilà rassurés et cela nous donne le ton. On embarque donc dans le 4x4 à 9h45 et de là nous devons rejoindre Kumai à 20 km pour prendre une embarcation. Eh bien pour faire 20 km on a mis plus de 2h ! Eh oui, il a fallu trouver de l’essence. C’est fou car nous sommes sur une ile productrice de pétrole et aucune station-service dans cette ville ! Puis il a fallu acheter des pièces automobiles, pour qui pour quoi, on n’en sait rien… Enfin à 12h nous arrivons à Kumai et découvrons notre embarcation, appelée Klotok ici,  qui nous servira de « hotel-restaurant » pendant les 3 jours à venir.

L’aventure commence ! Nous serons que tous les 2 sur le Klotok et accompagnés de 4 locaux : Arrya notre guide, un capitaine, un commis à tout faire et la cuisinière. Une équipe jeune et super drôle.  On nous accueille à bord du Klotok avec un super repas, le rêve. Puis Arrya nous explique ce que nous allons voir sur ces 3 jours en longeant la rivière Sekonyer.

2 mots d’histoire : Le Parc National compte +/- 5 000 orangs-outans actuellement. Cette espèce est en voie de disparition et de nombreuses recherches sont effectuées dans la région. Le Parc compte 3 camps appelés aussi « feeding point ».  Ici des rangers distribuent aux animaux des bananes et du lait sur des plateformes suspendues 1 fois/ jour. Les camps comptent environ 140 orangs-outans dits « en réhabilitation ». Autrefois animaux de compagnie ils ont été récupérés et replacés dans la foret. Ou eux-mêmes enfants d’orangs-outans en réhabilitation, ils sont habitués aux plateformes. Cela permet aussi de pouvoir en suivre certains. Le feeding est un moment privilégié pour le visiteur car il permet d’approcher la bête très près. Et pourtant…. On a eu beaucoup de chance  car nous avons pu les voir en pleine nature, hors feeding et de très très près.

Jour 1 : il pleut… Nous partons direction le camp 1 pour approcher les premiers orangs-outans.  Depuis le port de Kumai nous faisons 2h de klotok pour atteindre la jungle et ce premier camp. Et là il faut vraiment se frotter les yeux pour se dire que c’est vrai. C’est magique. Ils sont majestueux et tellement humains…  Les mots manquent pour décrire ce spectacle. On reste des heures au « feeding point » et nous délectons de ce spectacle. Le groupe présent sur ce camp compte environ 30 à 40 orangs-outans et 1 king (le chef de bande). Nous aurons la chance de voir ce premier king, 1m40 environ pour 90 kg. Les males ont un visage très particulier avec une peau qui leur entoure le visage. Après ce spectacle retour au klotok où un bon repas nous a été préparé. Possibilité de se doucher à l’aide d’un sceau rempli de l’eau de la rivière. Ju l’a fait, moi pas possible, eau froide, aucune intimité donc j’attendrai 3 jours sans douche. Puis nuit sur le pont du bateau, sous moustiquaire et protégés car il pleut toujours.

Jour 2 : Réveil avec le jour à 6h. On traine un peu et PDJ à 8h. Il ne pleut plus. Puis direction le camp 3, camp Leakey. Sur le trajet nous aurons la chance de croiser de nombreux macaques et gibbons faisant le spectacle avec de nombreux sauts parfois périlleux à plus de 30 mètre de haut. On croisera un toucan, des papillons multicolores, des orangs-outans en pleine nature, des king fisher (oiseaux à bec bleu) fourmis géantes….  La flore est toute aussi folle et luxuriante avec ses plantes carnivores en particulier. Le spectacle est splendide, grandiose d’autant plus qu’on est en pleine nature, LIBRES. Arrivés au camp le spectacle commence dès l’embarcadère. Ils sont partout ! On s’arrêtera sur une femelle et son petit qui nous ont fait le spectacle. Puis on aura la chance de croiser Tom, le king le plus gros soit 1m40 pour 120 kg. Il était caché dans les buissons et nous à 2 mètres de lui à le regarder. Eh bien je peux vous dire que dès qu’il s’est levé on a détalé comme jamais. C’est impressionnant. Enfin une nouvelle journée à « bugger » (je ne trouve pas d’autres mots) sur des orangs-outans.  En partant, Atlas un petit de 8 ans est venu prendre les mains de Ju pour l’amener jouer avec. Touchant et très rare car ici on ne les touche pas. Ils sont agressifs et les rangers ne veulent surtout pas qu’ils s’habituent trop à l’homme.  De retour au klotok, diner puis nuit avec ….. Les crocodiles…. Eh oui ! On a très peu dormi car franchement on a eu peur même si cela n’était pas dangereux. Ils font vraiment de drôles de bruits.

 

Jour 3 : C’est le retour. On s’arrête au camp 2 et là aussi nous croiserons la route du king. De même on reste des heures et on se dit qu’on a vraiment de la chance. On profite à fond car on ne sait pas si nous reverrons ca un jour.  On en a vraiment plein les yeux et plein le cœur.

Bilan : Dévorés par les moustiques, cette expérience est unique et magique. Et en plus on a croisé en tout et pour tout 6 touristes… La nature est grandiose alors ne la détruisons pas et évitons les produits à base d’huile de palme (il fallait que je le dise après tout ça ! Et maintenant je vais même essayer de le faire). La déforestation est réelle, le Parc a perdu en 32 ans 65 fois la surface de Bali….